Formation accélérée sur Vénus pour les martiens...

La 1ère fois qu'on rencontre certains hommes, on ne sait pas encore qu'ils sont complètement débiles. Sinon, on prendrait la tangente la seconde qui suit.

Ainsi, il y a de cela quelques années, il m'a été donné de rencontrer un homme qui paraissait super bien équilibré. Justement. Je crois que c'était vraiment ce qui m'attirait chez lui, cette maîtrise de la vie. Un total control. Très rapidement quelques signaux auraient dû m'alerter. Mais, que veux-tu quand on a décidé d'être con, c'est bon, on y va jusqu'au bout. Un comportement de macho primaire, du style les pieds sur la table du salon pendant que tu fais la vaisselle. Tu vas faire le marché avec lui le samedi. Primo, c'est toi qui paie tout (et en plus, Monsieur a des exigences et ne veut que des produits de qualité) et deuxio, il se carapate discretos au moment de rentrer et c'est toi qui te coltine le panier à commission. Tu n'as qu'une envie, c'est de lui attraper le cou et voir si ce qu'il y a au-dessus se dévisse.

A côté de ça, il est amoureux fou, et remplit tous les endroits de ta maison de post it avec des "Je t'aime" en veux-tu en voilà... tu peux rester sous la couette le week end entier, il assure. Puis, il redevient le recordman des plus cons du monde...

C'est le pauvre mec qui a intégré ta vie mais qui ne laisse aucune place dans la sienne. C'est le mec qui te plante le matin des vacances en te disant qu'il ne peut pas venir. C'est le mec qui ne veut pas venir avec toi pour certains repas de famille, à la Noyel, ou à l'anniv de ta soeur ou que sais-je encore. Tout ça pour dire... la belle vie. Je te raconterai ça une autre fois, mais tu sais ce taré a laissé quelques traces dans ce qui me sert de cerveau. Et c'est pas le meilleur de ma vie, je peux te l'assurer.

Ce matin, j'ai pu discuter avec mon Chéri. Un besoin é-nor-me de lui. Besoin de l'entendre, besoin qu'il me rassure. J'avais une ENORME envie de câlins et de douceur. Alors, comme d'hab. après quelques mots tendres, je m'entends lui demander comment il se comporte face à une obligation familiale qui ne l'enchante pas. En gros, mes parents, et principalement mon père, sont plutôt genre pas toujours faciles à supporter. Moi, ce sont mes parents et je les aime, mais je comprends tout à fait que mon Père (plutôt "moi je" sur les bords, un égo surdimensionné) puisse, comment dire... légèrement lasser (le mot peut être faible) son interlocuteur.

Et alors-là, nous voici partis à nous entretuer. Chéri ne comprenant pas que je puisse lui poser cette question totalement débile. Ce n'est pas son style de se défiler devant ce genre de contrainte familiale. Il s'y plie assez aisément pour ce qui est de sa famille. Toutefois, il a effectivement rompu tout lien avec son acariatre de belle-doche. Mais c'est vraiment une saloperie de 1ère catégorie.

Alors, bien évidemment, je me demandais si... enfin, j'espérais que... ça ne se reproduirait pas avec mon père (je le rappelle assez spécial).

Et d'un seul coup d'un seul, Chéri me rétorque, mais comme ça, en entier et en vrai (si, si, je te jure), que c'est ce côté-là qu'il n'aime pas de moi. Si j'ai bien tout compris : le fait d'anticiper des évènements qui pourraient ne jamais se produire. Il me dit ça, à moi, la pire des pires des pauvres filles qui se vexe d'un rien et qui prend tout argent comptant sans rien laisser aux autres. Tu connais ma susceptibillité légendaire et ma sensiblerie (hé ho, je sais bien qu'on dit sensibilité, c'est bon hein !!!). Tout ceci se transforme en flèche plantée là dans le coeur et qui dit flèche, dit : "une femme sur le flanc". J'étais au ras des paquerettes, je descends au 1er sous-sol. Pim pam poum, encore une torgnole. Elle est pas belle la vie ?

Tu sais bien, le problème, c'est que tout ce que Chéri me dit, je le démultiplie. Parce que je l'aime et que ça me touche vraiment tous ces mots qui me sont envoyés. Je ne pensais pas avoir un côté qu'il n'aime pas. Je pensais qu'il aimait tous mes côtés (en vrai, je n'ai pas de côtés, je suis totalement arrondie ; je n'ai aucun angle). Je sais que je suis encore loin de la maturité, mais je crois qu'on peut arriver à s'aimer mutuellement en totalité. Je crois qu'on peut tout aimer chez quelqu'un. On peut constater que certaines choses peuvent être difficiles à supporter parce qu'elles nous renvoient vers un évènement déplaisant. Pour autant, on peut faire ce constat sans aucune notion de valeur ou de jugement : j'aime ou je n'aime pas.

Chéri est assez "ours" sur les bords. Il ne prend pas, ou peu, de précaution face à ses interlocuteurs. Il considère, me semble-t-il, qu'il n'a pas à faire d'efforts. Il dit ce qu'il pense sans se soucier de la manière dont les autres reçoivent l'information ou le message. Ce n'est pas quelque chose que je pratique car j'ai à coeur de ne pas faire souffrir les personnes qui me font face, et c'est pour moi, une marque de respect et de savoir vivre. C'est une différence notable entre lui et moi. Je sais qu'il est ainsi. Même si je regrette ce trait de caractère, ce n'est pas pour moi "un côté de lui que je n'aime pas". C'est un trait de caractère qui fait partie intégrante de sa personne. Et toute sa personne, moi, je l'aime... 

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[New Era Hats]

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